L’échec du multiculturalisme en Europe de l’Ouest : des origines à la recherche de voies alternatives

Au début des années 2010, les dirigeants de quatre des principaux pays d’Europe de l’Ouest ont déclaré tour à tour que le multiculturalisme était un échec, voire un échec total.

Dans ce contexte, il nous apparaît pertinent de faire un retour en arrière afin de comprendre les causes de l’échec du multiculturalisme dans ces quatre pays, soit l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et les Pays-Bas. Car contrairement à la Suisse, la Belgique, l’Espagne et dans une moindre mesure l’Italie, afin de gérer la diversité, ces pays ont misé non pas sur la création de communautés linguistiques territoriales, mais au moins en partie sur un certain multiculturalisme. Comme l’affirme Riva Kastoryano : « en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, le terme « « multiculturalisme » » renvoie […] à la forme d’organisation supposée communautaire des populations issues de l’immigration, autour d’une nationalité ou d’une religion commune (ou les deux) et à la revendication de leurs spécificités dans la sphère publique ».

Cela dit, ces pays n’en sont pas moins distincts sur plusieurs plans. C’est pourquoi nous allons nous attarder aux origines et à l’émergence du multiculturalisme dans ces pays, ce qui sera l’occasion de voir qu’ils sont partis de points différents avant d’être confrontés à des situations similaires. Puis, nous nous pencherons sur l’échec du multiculturalisme comme tel, avant d’évoquer la recherche de voies alternatives.

PAR : GUILLAUME ROUSSEAU
Professeur à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke

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